A savoir...
Fichage ADN en cas d'infraction à la loi:
Lionel Jospin avait mis
en place le Fichier National Automatisé
des Empreintes Génétiques (FNAEG)
pour recueillir l'ADN des
délinquants sexuels jugés coupables. La loi du 18
mars 2003 sur la
sécurité intérieure a étendu le prélèvement à l'intégralité
des
personnes ayant affaire à la police (coupables comme suspects)
quel
que soit le type de délit (vols à la tire, tags,
manifestations...),
à la seule exception des délits financiers. Un
prélèvement ADN coûte
400 euros‚an, celui-ci est conservé quarante
ans.
Fichage généralisé:
Le Système de Traitement
des Infractions Constatées (STIC) de
la police et le système JUdiciaire de
Documentation et d'EXploitation
(JUDEX) de la gendarmerie sont deux fichiers
nationaux, en plus du
casier judiciaire, regroupant procédures, infractions,
individus,
victimes et objets mis en cause. En tout ce sont près de 22
millions
de personnes qui y sont référencées. Ces fichiers peuvent
être
consultés lors d'une enquête administrative ou lors du
recrutement
pour certains emplois (sécurité, défense...). Leur fusion est
prévue
pour décembre 2007 en un seul et unique fichier : ARIANE, pour un
coût
de 15 millions d'euros. Vient s'ajouter les fichiers
des
Renseignements Généraux (RG), Système d'Information Schengen (SIS)
et
du Système d'information d'Europol (TECS).
La Commission
Nationale Informatique et des Libertés (CNIL), la
Fédération Informatique et
Libertés (FIL), la Commission Nationale
Consultative des Droits de l'Homme
(CNCDH) et d'autres dénoncent le
nombre considérable d'erreurs parfois très
graves (la victime devient
le coupable, etc¦) contenues dans ces fichiers
(environ 25%) et la
quasi-impossibilité pour les personnes de faire valoir
leurs droits.
La CNIL a ainsi supprimé 36% des fichiers Schengen (SIS) et 44%
des
fichiers STIC qu'elle a été amenée à contrôler en 2005, parce
qu'
erronés, manifestement non justifiés ou dont le délai de
conservation
était expiré ».
Carte nationale d'identité et passeport biométriques:
Conformément à ce que recommande l'Union
européenne et à ce
que réclament les Etats-Unis depuis le 11 septembre 2001,
la France va
se doter d'une carte nationale d'identité obligatoire et
payante
contenant des informations biométriques sur son porteur.
Elle
contiendra les empreintes digitales et l'image faciale numérisée
des
ressortissants français. Ce dernier fichier permettra grâce
aux
logiciels de reconnaissance faciale le contrôle d'identité
par
vidéosurveillance. De plus le contrôle d'identité pourra se faire
par
un lecteur à distance, donc à l'insu des individus.
La
finalité du projet est d'instaurer une carte universelle
intégrant
l'identité, les informations médicales et sociales et la
capacité de réaliser
des transactions monétaires.
Abolition du secret professionnel:
Le projet de loi sur la 'prévention de la
délinquance' propose
le « secret professionnel partagé » permettant aux
maires d'accéder
aux informations médicales, psychiatriques, sociales et
scolaires de
leurs concitoyens. Ils pourront les utiliser pour gérer
les
allocations des familles 'déviantes'.
Service Citoyen Volontaire
Vient d'être instauré dans dix régions pilotes le
Service
Citoyen Volontaire (SCV). Il s'agit pour les citoyens qui
le
souhaitent de s'engager en tant que bénévoles pour aider les forces
de
l'ordre à assurer la sécurité publique. Les volontaires
seront
recrutés à l'issue d'un entretien et d'une enquête
administrative.
Ils pourront participer « à des actions de soutien et de
renforcement
de l'autorité parentale, d'accueil et de suivi des victimes,
de
prévention, de médiation et d'explication de la loi dans le cadre
de
structures scolaires ». Dans le cadre de leurs fonctions
ils
bénéficieront de l'immunité policière. Les postulants sont invités
à
retirer un dossier d'inscription au commissariat le plus
proche.
Taser : un pistolet de plus pour les forces de l'ordre:
Le Taser est un pistolet infligeant une décharge
électrique de
50 000 volts jusqu'à une distance de 10 mètres. La personne se
voit
neutralisée par la paralysie de son système nerveux pendant
5
secondes. Après un phase de test commencée depuis janvier 2004 sur
130
personnes, 1 000 policiers et 1 000 gendarmes ont été équipés de
Taser
en 2006. Le Taser ne laisse pas de traces, crée des souffrances
aiguës
et est susceptible d'être utilisé pour intimider, humilier,
torturer
ou faire parler des suspects, détenus, prisonniers ou
simples
citoyens. Ainsi, ce pistolet s'apparente à un objet de torture
au
sens de la Convention des Nations Unies contre la torture de 1984
(la
France a signé ce protocole le 16 septembre 2005 et ne l'a
toujours
pas ratifié).
Cette arme qui a déjà fait plus de 200
morts aux Etats-Unis
est interdite en Belgique, en Italie, aux Pays-bas, au
Danemark, en
Norvège, en Serbie, à Hong Kong, au Japon, en Malaisie, en
Nouvelle
Zélande et au Pakistan.
Conservation des données Internet et téléphoniques:
Après six mois de débat, les députés
européens ont adopté la
directive proposée par la Commission qui rend
obligatoire la
conservation par les opérateurs téléphoniques et les
fournisseurs
d'accès à Internet des données de connexion de leurs abonnés.
Cela
concerne les appels passés par les téléphones fixes et mobiles,
les
SMS et les e-mails. Il s'agit de pouvoir déterminer qui a
communiqué
avec qui, quand et combien de temps. La durée de rétention de
ces
données pourra aller de six mois à deux ans selon le souhait
des
Etats.
En décembre 2005, le Sénat après l'Assemblée nationale a
adopté
le projet de loi contre le terrorisme : tous les fournisseurs
d'accès
à Internet devront conserver nos données de connexion jusqu'à un
an.
Tout cela, Nicolas Sarkozy l'a fait en moins de quatre
ans en
tant que ministre d'Etat. Imaginez ce qu'il fera en cinq ans au
poste
suprême de président de la République.
Il est important
que nous gardions à l'esprit que les
dispositifs ci-dessus ont été appliqué
en l'absence totale de
concertation démocratique et sont intégralement
financés par nos
impôts.
Avant d'offrir notre confiance aux
promesses d'un candidat,
regardons d'abord ce qu'il a déjà accompli
concrètement pour avoir
une idée de la suite.